La voie des Suisses aux Courtes (13-14 mai 2006)
Et revoilà l'équipe de choc qui retourne en montagne
Mais
cette fois Yann emmène sa copine (qui nous fera même pas la cuisine
d'ailleurs !
)
Après une difficile organisation, Xavier nous laisse tomber le vendredi
soir, et les Voironnais ne sont pas motivés pour partir tôt, on
part finalement vers 8h de Voiron. On retrouve Fred à Cham. Objectif
:la voie des Suisse aux Courtes.
Il fait plutôt beau, mais ça ne paraît pas très stable.
On se fait un petit pique nique en haut de la benne puis on se laisse glisser
jusqu'au glacier. Il y a une bonne épaisseur de neige fraîche et
bien collante. Il a neigé plusieurs jours en début de semaine.
On ne met pas les peaux sur le glacier, colle déjà suffisamment
! et le vrai challenge était d'arriver au refuge sans mettre les peaux
! et ca à marché, même dans les pentes avec des conversions
!
Pendant l'approche le temps se gâte vraiment, il neigeote. On peut a peine
faire le repérage dans la face.
Il est environ 15h quand on arrive au refuge. Du coup on joue au carte, un jeu
un peu bizarre et un peu russe qui nous a bien fait marrer ! ensuite on est
redescendu dans le coin hors-sac pour le repas, encore tout excité de
la partie de carte et on n'a pas arrêté de faire les cons. Décidément
l'altitude à de drôles d'effets, et les personnes autour de nous
devaient vraiment halluciner !
On a quand même réussi à bien manger, un peu trop d'ailleurs,
avec de la bonne compote pour le désert.
Dehors le temps est toujours aussi moyen, il y a bien 10-15cm de fraîche
maintenant.
On passe une bonne nuit, surtout Yann, qui visiblement n'était pas dérangé
par son concerto en Ronflement Majeur
Le réveil sonne vers 3h30,
Fred se lève, demande une frontale et sort pour voir dehors ce que la
météo nous propose. Il revient et nous fait un compte rendu mitigé.
On se lève avec Yann, sans trop de conviction. Mais il faut tenter, au
pire on ira faire un tour en ski de rando avec toute cette poudreuse
On quitte le refuge vers 4h30-5h, on voit les étoiles, mais il y a bien
30cm de neige, et beaucoup plus par endroit car le vent a bien soufflé.
Je trace l'approche à ski, la neige est irrégulière, parfois
ça brasse pas mal, d'autre passage sont en neige dur.
On arrive à la rimaye et on s'équipe. Le soleil se lève
et c'est un vrai feu d'artifice, les nuages se déchirent sur les Droites
et la Verte avec des couleurs incroyables. Yann et Fred mettent leurs chaussures
en cuir, ils descendront donc à pied. Moi je garde les coques de rando
et je mette les skis sur le sac, faudrait pas gâcher une si belle descente
! Du coup je remonterai chercher leurs skis, mais je ne ferai pas la trace à
la montée !
Fred part donc, motivé comme jamais. Faut dire que c'est notre traceur
officiel de couloir raide ! Et en plus il aime ca
On commence par des pentes raisonnables, mais assez vite il faut déjà
tâter du cailloux. On voit bien le passage clé juste au dessus,
et surtout des monstres spin rifts qui ne s'arrêtent jamais
ca promet
d'être une belle bataille
Fred ne se décourage pas, continu
tête baissée et monte droit dans le mur. Il bataille un peu, mais
ne cherche pas plus que ça à mettre des protections. C'est à
notre tour, Yann fini d'enlever le peu de glace qu'il y avait sur les dalles,
les lames tiennent sur rien, et les pieds ripent sur les dalles
tout ca
à corde tendue avec des broches douteuses
après 20-30m vraiment
délicats, on retrouve une zone bien fournie, les ancrages sont bons.
Et tout cela sans oublier les coulées continues plus ou moins grosses.
Mais à certains moment, il fallait vraiment bien s'accrocher aux piolets,
et respirer dans la veste pour ne pas avaler trop de neige
On fini donc
par sortir de cette galère. On est sur une pente de neige, il reste,
d'après le topo, une courte section raide puis des grandes pentes jusqu'au
sommet. Mais la seconde section ressemble à la premiere en moins raide,
et ca coule encore
chouette !
Fred repart, essaie d'éviter les coulées, et finalement on revient
dans le vif du sujet. Enfin on regagne des pentes qui nous permettent de souffler
un peu. Un petit coup de taki pour demander à Annabelle s'il faut plutôt
prendre tout droit ou à droite
c'est pratique d'avoir un point
de vue d'en face ! Fred continu à faire son escalier dans des pentes
en bonne condition finalement, ca brasse un peu, mais il avance bien, le bougre
! L'ambiance est assez impressionnante avec les ruptures de pentes, le plat
du glacier commence à être vraiment loin.
On devine le sommet, mais il y a encore un passage très mixte avant.
Fred continu et s'engage dans un passage étroit, vraiment pas évident,
surtout qu'il ne met pas de protections, faudra qu'on est une discussion Fred
Enfin on revient sur des pentes bien en neige et on arrive sur l'arête.
On est sorti un peu trop à droite, on suit donc une superbe arête
qui nous amène au sommet. La vue est superbe, la météo
aussi, il est midi, l'horaire a été bien tenu. Merci a Fred pour
la trace ! Yann nous refait le coup du " la montagne c'est trop raid et
je psycote
" faut dire que l'ambiance est vraiment classe sur cette
arête ! On rejoint la pente NE pour la descente. Il y a 2 skieurs qui
montent la pente, je me met à leur place, ils doivent être dégoûté
de voir 3 personnes arriver par le haut, en plus ils ont dû repérer
mes skis
Je prends bien mon temps pour manger en haut de la pente. Les conditions sont
idéales, la neige de la nuit a tout couvert, ca va être dément
!
Yann et Fred commencent leur descente, je chausse et les rejoint, les prévisions
étaient bonnes, les sensations sont vraiment top. Mais je me fatigue
assez vite, plus je descends et moins j'arrive à enchaîner les
virages ! Fred teste toutes les variantes de la descente à pied : le
kangourou, la limasse, la luge
les 2 gars en skis en haut doivent être
dégoûté par le labour du champ de neige !
La rimaye de passe sans problème, et je fini tranquillement sur une pente
bien moins soutenu pour rejoindre le glacier. Reste maintenant le moins drôle
: remonter chercher le matos.
Il fait vraiment chaud et les jambes ont bien souffert, les pauses sont donc
assez fréquentes !
Annabelle est descendue du refuge pour venir à notre rencontre. J'assiste
donc à cette scène marrante ou 2 points noir avance l'un vers
l'autre dans cette immensité blanche du glacier d'Argentiere. (Fred était
resté un peu en arriere pour ne pas perturber se moment particulier
)
Je fini par redescendre avec 2 paires de skis et de chaussures, ca balance pas
mal dans les virages !
La suite de la descente se déroule sans problème, la neige n'est
pas trop pourrie, et on arrive à skier presque jusqu'en bas.
Et ce beau week-end se fini par un bon repas chez les parents d'Annabelle à
Annecy, ca c'est vraiment classe après une grosse journée comme
celle-là !
Photo de Fred :